UNE MAIN TENDUE VERS L’HÔPITAL

Avril 2020. L’hôpital, fébrile, mobilise ses troupes telle une armée. Un nouveau coronavirus a fait son apparition et se répand comme une trainée de poudre dans la population. Inconnu du milieu médical, il suscite peur et interrogations. Le SRAS, proche cousin ayant frappé Toronto en 2003, est encore dans tous les esprits. Rapidement, la riposte s’organise. Les équipes de recherche du Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) viennent prêter main-forte.

Imprimer pour protéger

Pour soutenir les escouades hospitalières dans leur lutte contre la COVID‑19, des chercheurs du CRCHUM, de l’École de technologie supérieure et du CIUSSS du Nord‑de‑l’île‑de‑Montréal mettent sur pied un service d’impression 3D de matériel médical.

Dès le début de la pandémie, l’équipe, menée par Jacques A. de Guise, crée des prototypes et imprime du matériel ainsi que des équipements de protection pour pallier les besoins hospitaliers, et ce, jusqu’à ce que les fournisseurs habituels puissent subvenir à la demande.

Son objectif : fabriquer rapidement des visières, des écouvillons utilisés pour dépister la COVID‑19 ou des adaptateurs pour des filtres de masques de protection et pour des connexions aux respirateurs.

Rapidement, l’équipe scientifique livre 1000 visières au personnel soignant du CHUM. Elle vise alors une production minimale de 500 visières par jour en s’appuyant sur les infrastructures d’impression 3D existantes du CHUM.

Ainsi, François DeBlois et Stéphane Bedwani, tous deux physiciens médicaux et chercheurs au CRCHUM, ont offert leur expertise et les services du Carrefour d’impression 3D en santé, qui répond normalement aux besoins de leur département de radio-oncologie et d’autres secteurs de l’hôpital.

Dans un esprit collaboratif et ouvert, la communauté scientifique québécoise s’est mobilisée pour soutenir les équipes soignantes sur le terrain. Des partenaires industriels, des fab labs, des living labs ou encore des citoyens et des étudiants possédant des imprimantes 3D sont venus grossir les rangs de la lutte contre la COVID‑19.

Mieux traiter grâce à l’intelligence artificielle

Un des moyens de lutte contre la pandémie passe aussi par le développement de modèles d’apprentissage automatique capables de diagnostiquer de façon précoce la COVID‑19, d’identifier les patients à haut risque de détérioration clinique ou de décès. Ces modèles permettraient d’aider les médecins à mieux traiter leurs patients et à optimiser la planification des ressources hospitalières.

Pour en arriver à un tel niveau de sophistication, il faut d’abord collecter de grands ensembles de données cliniques, de laboratoire et radiologiques de patients adultes chez qui l’infection par COVID‑19 est suspectée ou confirmée.

D’autres informations sont aussi compilées pour permettre des analyses poussées : traitement et résultats, durée de l’admission à l’hôpital ou aux soins intensifs, durée de la ventilation mécanique invasive ou encore mortalité à l’hôpital.

En collaboration avec neuf autres centres hospitaliers (huit au Québec et un en Ontario), le Dr Michael Chassé, chercheur et intensiviste, s’est lancé dans cette grande quête de données et dirige le projet ou Collaborative Data Analysis to Improve Clinical Care in Patients with COVID‑19. L’équipe derrière le projet attache une grande importance à la protection de la vie privée, à la confidentialité des données et à leurs modalités d’accès.

Briser l’isolement

Avec la mise en place d’un confinement pour limiter la propagation du virus, les hôpitaux ont suspendu les visites et les activités des bénévoles auprès des patients. Du jour au lendemain, les personnes hospitalisées et leurs proches se sont retrouvés isolés.

Loin de se décourager, certains établissements ont réagi par la mise en place de pratiques prometteuses développées au Québec ou ailleurs dans le monde. La Dre Marie-Pascale Pomey les a recensées dans un livre blanc.

Dans les difficiles conditions sanitaires de la pandémie, maintenir un lien social était essentiel.

Au CHUM, par exemple, 150 téléphones intelligents ont été prêtés aux patients qui désiraient communiquer avec leurs proches. Pour briser l’isolement, les bénévoles ont aussi appelé les patients hospitalisés qui ne pouvaient pas recevoir de visite ou qui étaient privés de contact avec l’extérieur. D’autres établissements ont permis aux personnes hébergées en CHSLD de rester en contact visuel avec leurs proches au travers d’une fenêtre donnant sur un jardin ou d’une porte vitrée.

Ce ne sont que quelques exemples parmi les 40 listés dans le livre blanc qui ont permis de limiter les risques de contamination et de réduire les impacts de l’isolement. Un livre qui souffle un vent d’espoir.

Ravitailler la ligne de front

Lors de la première vague de la pandémie, les équipements de protection individuelle viennent rapidement à manquer. L’hôpital fait appel à la solidarité du Centre de recherche. L’appel est entendu. Clair et fort.

Plus de 35 équipes de recherche fondamentale et des plateformes, le Service de soutien technique à la recherche et Honeywell ont généreusement donné plus de 300 boîtes de gants, plus de 50 boîtes de masques N95 et une centaine de boîtes de masques de chirurgie. Sans compter les blouses, les visières, les lunettes de protection ou les prêts de deux congélateurs à -80 °C pour entreposer les vaccins à ARN messager et d’équipements pour dépister la COVID.

 
Ravitailler la ligne de front

Lors de la première vague de la pandémie, les équipements de protection individuelle viennent rapidement à manquer. L’hôpital fait appel à la solidarité du Centre de recherche. L’appel est entendu. Clair et fort.

Plus de 35 équipes de recherche fondamentale et des plateformes, le Service de soutien technique à la recherche et Honeywell ont généreusement donné plus de 300 boîtes de gants, plus de 50 boîtes de masques N95 et une centaine de boîtes de masques de chirurgie. Sans compter les blouses, les visières, les lunettes de protection ou les prêts de deux congélateurs à -80 °C pour entreposer les vaccins à ARN messager et d’équipements pour dépister la COVID.