CANCER
VIRUS ONCOLYTIQUES
Pour guérir l'incurable
Comprendre et éradiquer le cancer du sein. Pour Marie‑Claude Bourgeois‑Daigneault, la quête est personnelle. Dans son entourage, trop de personnes en ont reçu un diagnostic. Très tôt dans sa carrière de chercheuse, elle se spécialise dans l’immunothérapie du cancer et choisit de faire appel à des virus, habituellement inoffensifs pour l’humain, pour combattre la maladie.
Aujourd’hui, avec son équipe de recherche, elle modifie des virus pour qu’ils soient spécifiques aux cellules de la tumeur cancéreuses du sein. Une fois dans l’organisme de la personne malade, ces types de virus, dits oncolytiques, sont capables d’infecter et d’éliminer avec précision les cellules cancéreuses sans toucher aux cellules saines.
L’utilisation de ces virus pourrait permettre de créer un jour des vaccins anticancéreux, capables non seulement de traiter les cancers, mais aussi d’empêcher leur réapparition.
Bien que les virus oncolytiques s’annoncent prometteurs comme traitements contre le cancer, leur développement en est encore à un stade précoce.
Une curiosité insatiable
Pour augmenter l’efficacité de cette thérapie et minimiser les effets secondaires pour les patients cancéreux, il faut notamment trouver un moyen d’amener les virus jusqu’à la tumeur cancéreuse avant que le système immunitaire les repère, les traque et les mette à mort.
Comment faire? Les équipes de la chercheuse et de son collègue François Yu ont leur idée. Dans leur plus récent projet de recherche, ils envisagent d’acheminer les virus jusqu’à la tumeur en les faisant embarquer dans des microbulles qui les protégeront pendant leur voyage. Parvenues à destination, ces microbulles seront éclatées au moyen d’ultrasons. Elles déverseront alors les virus sur les cellules cancéreuses ciblées.
Pour l’ensemble de ses travaux de recherche, Marie‑Claude Bourgeois‑Daigneault a reçu le Prix de la relève scientifique 2020 attribué par la Fondation du cancer du sein du Québec en partenariat avec le Fonds de Recherche du Québec‑Santé. Un prix qui reflète aussi son engagement.
Dès qu’elle le peut, elle organise des rencontres entre des patients et les étudiants de son laboratoire. Leur formation lui tient à cœur et représente un des aspects préférés de son travail.
Selon elle, s’entretenir avec les patients lui permet de remettre les choses en perspective. Tout ce qu’elle fait dans son laboratoire s’incarne alors, et trouve sa raison d’être.
Dans son domaine de recherche, Marie‑Claude Bourgeois‑Daigneault a le pouvoir de changer les choses.
Notre expertise en oncologie récompensée
Lors du dernier concours Onco-Tech, quatre des cinq projets gagnants en oncologie et en technologies médicales sont dirigés ou codirigés par des équipes de recherche du CRCHUM. Celles-ci ont reçu un appui financier majeur de la part d’investisseurs désireux d’allier la recherche universitaire à l’expertise industrielle. Au total, les cinq projets de recherche se sont partagé un financement de 2,6 M$ remis par l’Oncopole, le consortium MEDTEQ, l’Institut TransMedTech et la Société de recherche sur le cancer.
De son côté, la chercheuse Anne-Marie Mes-Masson a reçu le prix 2019 « leadership exceptionnel en matière de recherche sur le cancer » de l’Alliance canadienne pour la recherche sur le cancer. Ce prix biennal récompense les personnes qui ont eu un impact remarquable sur la recherche sur le cancer et sur leur communauté de recherche.