MOT DE LA DIRECTION

Vous veillez aux destinées du CRCHUM depuis 5 ans déjà. Comment qualifieriez-vous l’évolution du centre de recherche et son intégration avec l’hôpital ?

Dr Vincent Poitout (VP) En 5 ans, nous avons fait beaucoup de chemin. Le regroupement des équipes de recherche sur un seul site a favorisé la fertilisation croisée des expertises et a permis de mutualiser l’accès aux équipements de pointe. À cette importante synergie s’ajoute un effet d’attractivité de talents lié en partie à la qualité de nos infrastructures et qui nous place désormais sur un pied d’égalité avec des institutions de renommée internationale. La volonté de la direction générale d’intégrer l’innovation et la recherche dans les activités hospitalières nous a aussi permis de démontrer la valeur de la recherche pour les soins et la santé de la population.

Dr Fabrice Brunet (FB) La vision de la recherche comme facteur d’amélioration de la santé des populations s’est exprimée de façon double : d’une part en augmentant la qualité et la cohérence de la recherche, d’autre part en s’assurant d’une application rapide et directe de cette recherche pour démontrer sa valeur. Cette vision est parfaitement alignée et synergique avec celle de l’institution.

L’innovation en santé, par le biais notamment de l’intelligence artificielle, est au cœur des valeurs et des actions de notre organisation. Aujourd’hui, quelle est notre place dans le paysage canadien ?

FB Il faut s’approprier l’intelligence artificielle (IA) pour transformer nos façons de penser et de faire. Notre vision corporative et intégrative de l’IA nous assure de la pertinence de son utilisation pour améliorer notre performance et la santé de la population. Pour accompagner cette vision, nous avons créé l’École de l’intelligence artificielle en santé. Unique au monde, cette école est garante de l’acceptabilité sociale de nos projets en IA et de leur application pour le bien de la population. Elle illustre bien le processus de la recherche et de l’innovation par lequel les échanges, les partenariats, l’intelligence collective permettent d’apporter des réponses aux enjeux de nos organisations en impliquant tous les acteurs de l’écosystème.

Durant l’année 2018, vous avez accordé une attention particulière à des initiatives comme CITADEL, l’Unité d’innovations thérapeutiques, ou Innove-Action. En quoi ces initiatives vont-elles nous permettre de générer des impacts positifs pour nos patients ?

VP Notre Carrefour de l’innovation accélère déjà l’application des connaissances au chevet des patients et aux politiques de santé. À l’ère des données massives, CITADEL nous donne accès à de l’information en temps réel et facilite la prise de décision dans l’ensemble de nos activités hospitalières. Quant à l’Unité d’innovations thérapeutiques, elle permet aux patients en échec thérapeutique d’accéder à de nouveaux traitements, particulièrement en oncologie.

FB Avec Innove-Action, le CHUM agit comme un catalyseur d’idées et partage ici et au niveau mondial ses innovations pour repenser les systèmes de santé. Comment aller au-delà de nos murs, comment s’assurer que notre patient bénéficie d’une prise en charge adéquate une fois à domicile ? Réinventer le système de santé, ce n’est pas changer la façon de faire au quotidien, mais plutôt choisir d’accompagner nos patients dans leurs trajectoires de vie. Pour accélérer la démonstration des bénéfices pour les patients, nous avons mis en place le baromètre SERGIP (soins, enseignement, recherche, gestion, innovation, patients) qui s’assure de l’intégration de l’ensemble de ces dimensions dans nos activités.

Générer de nouvelles connaissances garantit aux organisations comme la nôtre un rayonnement international. Comment nous assurons-nous de pouvoir encore créer ces savoirs demain ?

FB Pour répondre aux besoins évolutifs de la population, le centre de recherche a choisi de concentrer ses équipes sur des thèmes qui répondent aux questions posées par nos patients. Et continue de le faire. C’est une des clés pour générer ces nouvelles connaissances.

VP Des savoirs qui doivent être utiles avant tout. Il nous faut donc être agile, disposer des meilleurs experts, à l’affût des dernières tendances et capables de mobiliser rapidement leurs connaissances ou de mettre en œuvre de nouvelles façons de faire. Notre rôle est de leur fournir les infrastructures et l’environnement qui leur permettent de rester les chefs de file de leurs domaines.